Le taffetas est l'armure la plus simple et la plus ancienne dans laquelle les de chaîne passent alternativement au-dessus et au-dessous des fils de trame.
Dite toile dans les étoffes de coton, laine ou lin, cette armure prend le nom de taffetas dans les tissus de soie. Cette appellation est réputée venir d'un mot persan (« taftâ »), désignant littéralement « ce qui est tissé ».
Il existe de nombreux dérivés du taffetas dont les aspects peuvent être très différents. Cela est dû à l'adjonction ou à la permutation de fils au mode de croisure d'origine. C'est ainsi que la louisine, par exemple, armure dans laquelle les fils croisent par groupes, offre, comme le taffetas uni, un aspect relativement lisse avec un léger grain, alors que les cannelés présentent des côtes transversales couvertes par des flottés des fils de chaîne, ces flottés pouvant apparaître sur les deux faces du tissu ou seulement à l'endroit.
Le saviez-vous?
Les mouches si prisées sous le règne de Louis XIII jusqu'à la Révolution, étaient en taffetas noir. Cette pièce de taffetas noir,
la mouche, ou tâche avantageuse - dans le language précieux - se collait principalement sur le visage afin d'en réhausser l'éclat et la blancheur. Mais n'allez pas imaginer que ces grains de beauté factices en taffetas taillés en coeur, en carré, en lune, en croissant, en étoile ou en comète, étaient placés sur le visage de manière aléatoire. En effet, rien de moins aléatoire, que la façon de parsemer le visage de ces points stratégiques : « [ …] un général d ‘armée, remarque Montesquieu, n’emploie pas plus d’attention à placer sa droite ou son corps d’armée, qu’ [une jolie femme] en met à poster une mouche, qui peut manquer, mais dont elle espère ou prévoit le succès. (Lettres persanes, p. 280-281).
A chaque emplacement sa signification : assassine près de l’œil, baiseuse au coin de la bouche, friponne sur les lèvres, effrontée sur le nez, majestueuse sur le front, galante sur la joue, enjouée sur le pli que forme le rire, discrète sous la lèvre inférieure, recéleuse sur un bouton.
Quand on pense que cet indispensable accessoire de mode serait né d'une ordonnance médicale....
Sources : Universalis - Article d'Evelyne GAUDRY ; "La France pittoresque" n°13 ; Philippe Perrot Le travail des apparences ou les transformations du corps féminin p.51
Photo mouche: http://www.pure-beaute.fr/